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Les AVC

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont des maladies fréquentes et graves. Ils concernent plus de 140 000 nouveaux cas par an en France, soit 1 personne sur 6. Il s’agit de la 1ère cause de handicap acquis chez l’adulte, de la 2ème cause de démence après la maladie d’Alzheimer et de la 3ème cause de mortalité.

Différents types d’avc

Prise en charge des avc en france

Évolution des traitements

Les différents types d’Accidents Vasculaires Cérébraux

80%

des AVC sont ischémiques

Un caillot bouche l’une des artères à destination du cerveau. La sévérité d’un AVC est variable, allant de l’accident ischémique transitoire (AIT), mini-AVC (syndrome de menace) qui régresse en quelques minutes sans laisser de séquelle, à l’AVC gravissime conduisant au décès en quelques heures ou quelques jours, sinon à un AVC qui laissera des séquelles définitives plus ou moins importantes.

Les principales causes des AVC ischémiques sont l’athérosclérose (dépôt de plaques de cholestérol dans les artères du cerveau), la maladie des petits vaisseaux (oblitération des petits vaisseaux du cerveau) et les sources cardiaques d’embolie.

20%

sont des AVC hémorragiques

La rupture d’une artère cérébrale, provoque un saignement dans le cerveau. Ils sont associés à une mortalité plus importante : à un an d’une hémorragie cérébrale, on compte seulement 50% de survivants dont la moitié présente des handicaps importants.

Les principales causes des AVC hémorragiques sont les malformations des vaisseaux du cerveau (par exemple l’anévrisme), l’angiopathie amyloïde et la maladie des petits vaisseaux.

5 SIGNES D’ALERTE D’URGENCE ABSOLUE

5 signes de l’ASA

Faiblesse, perte de sensibilité ou paralysie de la moitié du visage et/ou d’un bras et/ou d’une jambe

Diminution ou perte de la vision d’un œil ou vue double

Difficultés à parler, à s’exprimer ou à comprendre

Troubles ou perte de l’équilibre ou de la coordination des membres, instabilité de la marche ou chutes inexpliquées

Mal de tête sévère, soudain et inhabituel, sans cause apparente

Attention : 1 victime sur 2 n’a pas de déficit moteur et 1 victime sur 5 est aphasique (difficulté à parler, s’exprimer ou comprendre)

La prise en charge des AVC en France

ETAPE 1

Appeler les secours (18 ou 15) au moindre doute, ne pas attendre « que ça passe » et faire confiance au SAMU ou aux pompiers.

ETAPE 2

Le SAMU ou les pompiers organisent le transport en urgence de la personne  dans le service d’urgence disposant d’une téléconsultation neurovasculaire  ou dans l’Unité NeuroVasculaire (UNV) la plus proche.  Ces structures spécialisées de soins permettent une prise en charge 24h/24 et 7j/7,  par un personnel médical et paramédical expérimenté disposant  d’un plateau technique adapté.

ETAPE 3

Examen clinique médical rapide, bilan sanguin et imagerie cérébrale en urgence (scanner ou IRM) pour confirmer le diagnostic : AVC hémorragique ou AVC ischémique (l’IRM permet de déterminer avec précision la zone où se situe le caillot).

ETAPE 4

Traitement en urgence, selon le type d’AVC (ischémique ou hémorragique), son étendue et sa localisation, les contre-indications aux traitements, le délai de prise en charge après le début des symptômes et l’accessibilité des traitements (600 services d’urgence, 138 Unités NeuroVaculaires, 38 services de NeuroRadiologie Interventionnelle) sans limite d’âge.

ETAPE 5

Une hospitalisation pour prévenir les complications, trouver la cause et identifier les facteurs de risque pour éviter la récidive : dépistage du diabète, de dyslipidémies, de maladie de la coagulation par une prise de sang ; dépistage de l’hypertension artérielle, d’arythmie cardiaque, d’autres causes cardiaques par un monitoring cardiaque, un électrocardiogramme, une échographie cardiaque ; dépistage de plaques d’athérome sur la paroi des artères carotides par exemple, par un écho-doppler ou une imagerie ; dépistage d’addiction au tabac ou à l’alcool… débuter la rééducation, préparer le transfert dans un centre de rééducation ou le retour à la maison.

L’évolution des traitements

Il y a eu peu de progrès récents dans la prise en charge de l’AVC hémorragique. L’objectif est de limiter l’hémorragie et de contrôler en urgence la tension artérielle. Toute hypertension artérielle (HTA) augmente le risque de nouveau saignement et d’extension de l’hématome intracérébral.

Le traitement de l’AVC hémorragique consiste en :
• Une perfusion intraveineuse pour diminuer la tension artérielle afin de limiter l’aggravation de l’hémorragie
• Une intervention neuroradiologique ou neurochirurgicale en urgence est parfois possible, selon la cause et la localisation de l’hémorragie
• Une hospitalisation en soins intensifs neurovasculaires ou neurochirurgicaux ou en réanimation

En revanche, l’AVC ischémique bénéficie d’innovations de plus en plus fréquentes :
• En 2002 : Thrombolyse intraveineuse dans les 3h maximum qui suivent le début des symptômes
• En 2007 : 33 Unités Neurovasculaire (UNV) en France
• En 2009 : Début de la télé-thrombolyse
• En 2011 : Thrombolyse intraveineuse dans les 4h30 maximum qui suivent le début des symptômes
• En 2015 : Thrombectomie mécanique dans les 6h maximum qui suivent le début des symptômes
• En 2018 : 132 UNV et 38 services de NeuroRadiologie Interventionnelle (NRI)
• En 2018 : Thrombectomie mécanique jusqu’à 24h

En savoir plus sur la Thrombolyse intraveineuse

En savoir plus sur la Thrombectomie mécanique

Pour vous former

Thrombolyse intraveineuse

Il s’agit du traitement médicamenteux de référence de l’AVC ischémique pour dissoudre le caillot sanguin obstruant l’artère. Il doit être administré impérativement dans les 4 heures et demi suivant les premiers symptômes de l’AVC. Son efficacité est démontrée : ce traitement intraveineux qui ne demande aucun geste technique augmente de 30% le nombre de patients guéris ou présentant peu de séquelles minimes, il est facile à mettre en place.

Sa limite : du fait de la petite fenêtre temporelle et de ses nombreuses contre-indications, moins de 15% des patients admis en UNV peuvent recevoir ce traitement (14,1% taux de thrombolyse intraveineuse en 2017, ce taux était de 1% en 2008).

Thrombectomie mécanique

Traitement réalisé en Neuroradiologie Interventionnelle disponible en France depuis 2015 qui peut être utilisé jusqu’à 6 heures après l’AVC (quelques données de la littérature indiquent son bénéfice jusqu’à 24h après l’AVC).

La thrombectomie mécanique consiste à introduire, sous contrôle radioscopique, un cathéter par l’artère fémorale et à le remonter jusqu’à l’artère obstruée dans le cerveau. Un filet en nickel-titane situé à l’extrémité du cathéter se déploie et accroche le caillot qui est ensuite extrait de l’organisme.

Ce traitement est effectué d’emblée en association à la thrombolyse intraveineuse ou seul en cas de contre-indication à la thrombolyse intraveineuse.

En 2018, seuls 38 établissements en France avaient les moyens techniques et humains de réaliser des thrombectomies mécaniques. La thrombectomie mécanique ne peut être réalisée que dans les établissements disposant d’un plateau de Neuroradiologie Interventionnelle.

En 2017, le taux pondéré de patients ayant bénéficié d’une thrombectomie mécanique serait de seulement 4%.